Globalement, cette saison ayant pour thème "Frontières" a été fort appréciée, comme le souligne les résultats du sondage auquel 170 personnes ont répondu, soit un peu plus de 10% d'abonné·e·s. En effet, elle a beaucoup plu 41,4%, alors que 50,6 % se sont estimés satisfaits, et 8 % insatisfaits.
Le film de Pawo Choyning Dorji, Lunana. L’école du bout du monde, (2020) a été le "coup de cœur" de 53,8% personnes, bien avant Frozen River de Courtney Hunt (2008) qui recueille 11,2% et L'homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (2020).
Par ailleurs, l'équipe est invitée, la saison prochaine, à proposer encore un classique , apprécié par 89,9 %, et, dans une mesure légèrement inférieure (69,8%), à insérer un documentaire.
Comme le signale l'une ou l'autre remarque, les films sélectionnés parfois déplacent et interrogent. Les références de certains cinéastes ne sont pas occidentales, les codes qu'ils emploient surprennent voire désarçonnent, alors que les propos ne sont pas forcément linéaires et ne s'enchaînent pas logiquement. L'équipe est bien consciente de la surprise, voire plus, que peuvent susciter de tels longs-métrages, mais elle estime que de telles œuvres permettent de s'ouvrir au monde complexe qui nous environne. Et si certains films sont difficiles ou ressentis comme durs, c'est que le regard des réalisateurs et réalisatrices invitent à la découverte et l'approfondissement de réalités humaines, sombres en bien des lieux.
C'est dire que l'équipe fait siens les propos de Nuri Bilge Ceylan, magnifique cinéaste turc : "C'est l'âme des personnages que j'aime explorer. Le cinéma n'est peut-être pas aussi puissant que la littérature pour cela. C'est un art encore jeune, mais je n'ai pas l'impression que dans cette voie, le cinéma ait livré une œuvre équivalente à Dostoïevski. On y parviendra peut-être un jour. Ce qui m''intéresse, c'est tenter de comprendre ce qui se produit au plus profond de la nature humaine. c'est en connaissant mieux la part sombre de soi-même qu'on a l'espoir de s'améliorer."